Hank - Jounal pas intime

Buck, t'es un gars sympathique, et je voudrai pas te créer d'ennuis.
J'ai imaginé la tenue d'un journal assez hard sur ton forum. Pas politiquement correct comme ils disent, les censeurs.
L'idée c'est de lancer un peu la littérature sur ton site. Mais je comprendrai que ça pose un problème, parce qu'à part mon éditeur qui est totalement fêlé, personne n'accepte ce genre de textes aujourd'hui.
Donc, si tu juges qu'il faut pas, je collerai ça ailleurs... A toi de voir mec...


L'idée du journal intime, c'était bien une idée de gonzesse.
Coller tous ses petits secrets, dans un petit journal rose avec des fleurs crétines, qu'on cadenassera avec une petit cadenas qu'on fermera avec sa petite clef. Tout est petit là dedans, comme la cervelle de la fille qui se rend pas compte de la vacuité de la chose. Ecrire pour que personne sache...autant pas écrire.
Moi, je crois plutôt qu'il s'agit d'un fantasme non avoué. Planquer son intimité et la verrouiller à double tour en espérant qu'un crétin aura envie de la violer. Double jouissance pour la pucelle alors... Celle d'être lu par un connard qui s'intéresse à elle, et celle de pouvoir se plaindre que non, qu'elle voulait pas, qu'elle se sent salie par cette intrusion forcée, qu'elle est pure, et bla bla bla...
T'imagines pas la vie réelle avec une pisseuse de cette envergure. Devenue femme accomplie, le pauvre mec qui tombe là-dessus va en baver des ronds de chapeau.

Quand j'étais môme, elles avaient toutes un journal intime ces salopes. Et les hommes de ma génération sont tous de grands malheureux côté sentimental. Ceux qui n'ont pas été castrés sont devenus pédés ou misogynes à l'extrême. Les autres ont terminé tout seul, condamnés à Mme Veuve Poignée pour les pauvres, ou aux services tarifés quand ils en ont les moyens. Bref, épouse ou pas, les gonzesses trouvent toujours un truc pour nous piquer du fric. Alors, en grand pragmatique, j'ai fait les comptes, et je me suis aperçu que les putes revenaient beaucoup moins chers finalement. Sans compter qu'elles te cassent pas les couilles pour sortir le samedi, ou se balader dans les magasins le dimanche, quand t'as envie de rien foutre, allongé dans le canapé, avec ta bière.

Alors tu vas dire que sans doute, je dois être rassuré de les voir étaler leur vie maintenant sur les "réseaux sociaux" d'internet.
Ben non, pas plus...
Maintenant elles racontent tout à tout le monde. Elles veulent de la transparence comme elles disent. Elles le sont devenues tellement qu'on peut voir à travers elles. Y a plus rien sous l'écorce. Du vide... Elles sont devenues l'incarnation complète de la vacuité.

L'autre soir, je me suis dit : "Hank, ça fait six mois que tu t'astiques tout seul avec tes vieux magasines, il serait peut-être temps de faire semblant d'être social. Ta bouteille est vide, et les magasins sont fermées. T'es tout seul avec ton chien, on est samedi soir et tu vas te faire chier..."
Alors je me suis rendu sur un de ces sites de rencontres pour paumés, histoire de voir... J'ai essayé d'avoir une conversation normale avec une femme. Que dalle... Aucun sujet de conversation. Littérature ? Rien. Poésie ? Rien. Cinéma ? Rien. Histoire ? Rien. Politique ? Rien. J'ai même essayé le cul... Rien, RIEN, RIEN !!!

J'ai déconnecté sur le coup des 2h00 du matin, et je me suis branlé dans mon lit, en pensant très fort à une ex qui assurait au pieu, mais qui hélas, ne savait faire que ça. Après, j'ai fermé les yeux... Et j'ai attendu la fin. La mienne, la fin du monde, la fin des emmerdements, THE END...
Je crois qu'il est écrit quelque part que Dieu a dit qu'il était pas bon que l'homme soit seul. Alors il a inventé la femme...
Parfois, je me demande si c'est pas l'homme qui aurait dit qu'il était pas bon qu'il y ait des bonnes femmes. Alors il aurait inventé Dieu... Pour le protéger un peu.
Mais ça, c'est quand je suis vraiment chargé... Un peu comme en ce moment.

(à suivre)

Aujourd'hui, je suis parti faire mes courses au Simply Market.
Comme ils avaient dit dans le poste qu'il allait pleuvoir, j'ai mis mon imperméable. Mais comme le soleil brillait, j'ai gardé mon short et mes tongs. J'avais donc un look à chier.
Va savoir pourquoi, c'est toujours dans ces moment là que tu croises des super gonzesses habillée ras la moquette, et dont les yeux balancent des messages du genre, "vite, vite un mec..." Puis après t'avoir vu : "Non pas celui là, surtout pas celui-là !!! " Le look aujourd'hui, c'est l'indispensable ausweis du blaireau qui veut tirer une pétasse. Moi j'ai pas de look... Bad luck ! 

Je suis entré dans le Simply, et tout de suite, j'ai eu froid aux pieds en passant dans le rayon frais. Pas le temps de flâner, pas envie d'attraper un rhume. J'ai chargé mon caddie de charcuterie, de fromages, de salades, et autres conneries pas longues à préparer. Des plats tout faits aussi... Je sais, c'est pas bien, vu que j'ai pas de thune et que c'est plus cher que le reste. Mais j'ai pas de temps non plus... Et pas de bonne femme à la maison pour préparer les plats.
J'en ai eu plusieurs, mais chaque fois, il y a eu méprise. Quand on emballe une bombe, c'est sur que côté plumard c'est l'éclate complète. Mais les bombes, elles passent leur temps à s'entretenir, à faire du sport pour garder leur ventre bien plat, et à se laisser pousser et vernir les ongles, ce qui rend totalement impossible tout travail utile dans l'appartement, comme faire à bouffer où ranger, ou passer l'aspirateur.
Et comme le cul ça dure qu'un temps, à chaque fois, ça s'est terminé par des engueulades à cause de la semaine de vaisselle qui m'attendait dans l'évier en rentrant du turbin.

Bref, c'est la condition injuste des pauvres depuis la nuit des temps. Vivre avec un thon qui entretient ta maison mais te laisse insatisfait sexuellement, ou te taper des pétasses et devenir un esclave en travaillant ET en t'occupant DE TOUT LE RESTE.

" Tu déconnes Hank... Y a des femmes qui travaillent aussi..." qu'on va me répondre.
Ouais, je sais... Des femmes arrogantes qui t'envoie à la figure qu'elles aussi sont fatigués et que si t'es pas content, t'as qu'à aller te faire foutre... J'en ai connu aussi. Et j'ai été me faire foutre.

La seule solution, c'est de gagner suffisamment de pognon pour se payer une femme de ménage et une cuisinière. La seule vérité que j'en tire, c'est que ce que les idiots appellent l'amour repose sur une immense supercherie. Les rapport humains, passés à la moulinette de ma grille analytique sont totalement formels !!!  

(à suivre)

Parce que je n'avais pas trouvé la tombe du vieux
je me suis dit qu'au fond, rester encore un peu
dans cette ville sans âme serait une bonne action.
C'était une manière de prouver l'affection

que depuis tout ce foutu temps j'avais pour lui.
Je devais tout au vieux. Mon style, ma poésie,
et cette façon bien particulière de pisser
sur la manière bourgeoise d'écrire et de penser

que la forme d'un poème est toujours figé.
Le vieux m'avait appris à savoir me torcher
avec ces conneries de mauvais écrivains.
La seule chose qui comptait c'est qu'un alexandrin

ait douze pieds, et basta. J'ai terminé la nuit
dans un pub, sirotant tranquille quelques whisky,
et puis je suis rentré fin saoul à mon hôtel.
La tombe du vieux, je l'ai jamais trouvé... Bordel !!!

(à suivre)