Algérie : des étrangers pris en otage sur un site pétrolier

Deux Français et un Japonais ont été enlevés, mercredi 16 janvier, affirme le site du quotidien algérien El Watan, par des rebelles islamistes sur un site pétrolier près d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie. L'attaque et la prise d'otages ont été revendiquées auprès de l'AFP par des combattants d'Al-Qaida venus du nord du Mali.

Mais la situation reste confuse : un responsable des services de sécurité dans le sud algérien, cité par l'agence AP, évoque au moins huit otages étrangers, de nationalité britannique, norvégienne et japonaise, mais pas de Français. Des sources diplomatiques occidentales, citées par l'AFP, évoquent ces mêmes nationalités. Selon le responsable sécuritaire algérien, les assaillants venaient du Mali et ont été rattrapés dans leur fuite et encerclés par l'armée algérienne, qui parlemente actuellement avec eux.

Les autorités algériennes n'ont pour le moment pas confirmé l'enlèvement. Le groupe pétrolier britannique BP a confirmé qu'un "incident dans le domaine de la sécurité" avait eu lieu.

Selon le correspondant d'El Watan sur place, qui cite un témoin oculaire, les otages travaillaient avec le groupe japonais JGC (Japan Gas Corp) et ont été enlevées à Tiguentourine, sur la base de vie de l'association Sonatrach-BP-Statoil, qui opère ce gisement.

Toujours selon El Watan, deux agents de sécurité britanniques ont été tués dans l'attaque. Une dizaine de Touaregs lourdement armés avaient pu pénétrer à l'intérieur du camp de vie à bord d'un 4×4 au petit matin.

C'est dans cette région, proche de la frontière libyenne, qu'une touriste italienne, Maria Sandra Mariani, avait été enlevée en février 2011, près de Djanet, par des membres d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Elle avait été libérée en avril 2012.

Longtemps réticentes à voir la France intervenir à leur porte, les autorités algériennes avaient annoncé la fermeture de leur frontière avec le Mali lundi, afin d'éviter un repli des islamistes hors de portée des forces françaises. Elles ont également autorisé le survol de leur territoire par les chasseurs français.

Huit otages français sont déjà détenus au Sahel. Les menaces proférées par les groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont plongé leurs familles dans l'angoisse depuis le début de l'intervention militaire française, vendredi 11 janvier. François Hollande a déclaré mardi qu'il était "encore temps" pour les ravisseurs de "rendre à leurs familles" les otages.